Céline TORRESIN

Technicienne au service ingénierie du contrôle (DCS) du pôle de Toulouse (31)

Pouvez-vous brièvement raconter votre parcours ?

J’ai suivi une licence en mesures physiques au cours de laquelle j’ai fait deux stages. Le premier chez Siemens au service qualité et le second à l’ANFR au service régional (SR) de Toulouse. J’ai obtenu mon diplôme en 2003 et j’ai occupé mon premier poste en 2004 pendant 8 mois à l’observatoire du Pic du midi pour le CNES. Ensuite, j’ai rejoint de nouveau l’ANFR, au contrôle technique de la Direction du contrôle du spectre qui a pour activités principales le traitement des brouillages et la protection de la réception TV. J’intervenais sur le terrain pour trouver l’origine des perturbations de brouillages. En 2011 j’ai intégré le service du contrôle du spectre en tant qu’opératrice du contrôle du spectre. Ma mission consistait à fournir aux agents sur le terrain les informations sur la localisation des perturbations, leur permettant ainsi de chercher la source de la perturbation. Les 7 stations de radiogoniométrie dont le SR de Toulouse avait la charge, aujourd’hui il y en a plus que 3, permettaient de donner une  direction de la perturbation. C’est en 2013 que j’ai intégré le pôle Ingénierie du contrôle (IDC). 

Quel est votre rôle en tant que technicienne à l’Ingénierie du contrôle (IDC) ?

Le service IDC est constitué de 6 personnes, dont 4 à Toulouse et 2 à Villejuif. Chacun travaille sur des projets différents (protection de la réception télévisuelle, préparation des JO, amélioration des méthodes de mesure…), et nous avons d’ailleurs tous des profils variés. Nos missions sont complémentaires mais avons plutôt tendance à travailler en solo. 

Pour ma part, je réalise des expérimentations sur différents équipements, associés à différents projets, afin de fournir aux agents des différentes directions de l’ANFR les informations nécessaires pour mener à bien leur mission. Je suis également en charge d’établir les procédures de mesure et de tester les nouveaux équipements afin de passer les marchés pour les appareils utilisés lors des interventions : générateur de fréquences, récepteur portable, analyseur de spectre portable et transportable… L’achat des drones utilisés lors des inspections de sites radioélectriques est réalisé par le technicien de Nancy. 

J’ai aussi une mission un peu particulière : je qualifie les décodeurs UMTS (3G) utilisés par les laboratoires accrédités COFRAC qui mesurent les champs radioélectriques, dans le cadre de l’exposition au public. Le décodeur, qui permet une mesure de l’énergie de la technologie UMTS (3G), doit respecter des normes, je m’assure que l’équipement respecte les valeurs limites réglementaires.

Enfin je participe à des mesures d’expérimentation pour la 5G. 

Quelles sont vos missions quotidiennes ?

J’ai une mission qui est permanente : comme expliqué précédemment, je réponds aux besoins des laboratoires en faisant le « contrôle technique » de leurs équipements. Mais mon quotidien varie en fonction des sujets d’actualités. En ce moment, j’étudie la 5G. Je réalise le même travail qu’à l’époque du démarrage de la 4G : comment cette technologie fonctionne, comment la mesurer, vérifier qu’elle ne brouillera pas les autres services… J’ai aussi travaillé sur les brouilleurs GPS, interdits en France et souvent utilisés par des particuliers pour échapper à leur employeur,  qui brouillent également les GPS de l’aviation civile. Nous avons installé une station de comptage afin de déterminer le nombre de brouilleurs qui passent dans la région de Toulouse. Nous avons aussi caractérisé ces équipements pour mieux comprendre leur fonctionnement et dans quelles mesures ils perturbent les autres signaux GPS (distance, puissance…) afin de fournir des données aux agents qui réaliseront les prochaines interventions. 

Je réalise des mesures sur les filtres LTE, envoyés par les fabricants, afin de vérifier que ceux-ci respectent les spécificités du guide COMSIS. Certains de ces filtres ont été mis en place lors de la remédiation de la Bande 700. 

Quelles qualités faut-il pour exercer ce métier ?

Il faut d’abord être curieux. Nos sujets évoluent en même temps que les technologies, il faut donc s’intéresser aux nouveautés. Une fois qu’on connait par cœur la 4G, c’est sur la 5G qu’il faut se pencher. Il est crucial de savoir s’adapter et être persévérant. Nos sujets sont complexes et les projets peuvent durer 6 mois ou plus.  L’endurance est une qualité importante, tout comme l’autonomie. Chaque technicien à sa propre charge de travail et la gère seul. 

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre travail ?

Il faut tout le temps se renouveler. Il n’est pas question de se reposer sur ses lauriers car tous les 2 ans une nouvelle technologie apparait. Il faut redécouvrir une façon de travailler. C’est un métier qui n’est absolument pas monotone, on doit créer, tester, on tâtonne au début puis on développe une méthode de mesure… C’est satisfaisant de faire des recherches qui aboutissent à une démarche, un process. C’est un peu comme si je faisais des TP toute l’année !