Stratégie fréquences : enseignements de la 5G, premiers éléments pour la 6G

29 novembre 2023
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Dans son premier avis sur la 6G, le RSPG tire dans un premier temps quelques enseignements de la stratégie suivie pour l’introduction coordonnée de la 5G dans la bande principale (3,5 GHz) et la « bande pionnière » (26 GHz), tout en notant la contribution de la bande 700 MHz à la couverture. Il en déduit de premiers éléments sur les enjeux des fréquences pour la 6G.

Bilan de la stratégie de lancement de la 5G et fréquences additionnelles d’ici à 2030

Le RSPG constate que le lancement la 5G dans une bande intermédiaire (3,5 GHz), répondant à la fois aux besoins de capacité et de couverture, a contribué à la dynamique européenne et que cette démarche a également inspiré d’autres pays, tels que les États-Unis ou la Corée du Sud, qui s’étaient focalisés initialement sur les bandes millimétriques. La solution de partage dynamique a également permis à certains opérateurs d’introduire la 5G dans des bandes 4G, contribuant à une bonne couverture 5G. De multiples initiatives nationales visent en parallèle à répondre à des besoins d’acteurs « verticaux » pour des usages locaux. Les travaux d’harmonisation en cours dans la bande 3,8-4,2 GHz leur permettront de bénéficier à moyen terme (2025) d’une bande dédiée harmonisée et des économies d’échelle associées. Enfin, les États membres invitent à nouveau à plus de volontarisme dans les bandes millimétriques (mmW) qui constituent toujours un défi technique pour l’industrie mobile.    

 

Même s’il apparaîtra des besoins additionnels pour la 5G dans certains États membres d’ici à 2030, l’avis souligne qu’aucune nouvelle bande de fréquences ne sera harmonisée à cette échéance. La réponse à ces besoins nationaux devra donc exploiter des bandes mobiles harmonisées  existantes comme la bande L (1427-1518 MHz) ou les bandes mmW (26 ou 42 GHz), ou encore via des bandes non harmonisées comme la bande 2,3-2,4GHz.

 

Première esquisse des besoins en fréquences 6G 

Le RSPG identifie plusieurs facteurs à prendre en compte dans la phase de lancement de la 6G : stratégies nationales isolées de nature à créer une incertitude sur l’avènement rapide d’un marché de masse, perspective d’une densification des réseaux 4G/5G dans les bandes existantes, absence de visibilité sur l’adéquation du partage dynamique pour la 6G, calendriers distincts d’un pays à l’autre des échéances des autorisations. Il esquisse une première perspective des fréquences pour la 6G :

  • L’existence d’une nouvelle bande harmonisée intermédiaire faciliterait un lancement coordonné de la 6G en Europe en associant des qualités de couverture et de capacité, à l’image de la bande 3,5GHz pour la 5G. Cette nouvelle bande favoriserait les investissements en stations de base et terminaux. Seule la bande 6 425-7 125 MHz, objet de multiples intérêts industriels IMT et Wifi, est actuellement mentionnée.
  • D’ici 2027, les bandes « sub-THz », qui font l’objet de nombreuses recherches pour la connectivité localisée ou de réseaux de capteurs, pourraient devenir de nouvelles « bandes pionnières », à l’image des bandes mmW pour la 5G.
  • La réutilisation des bandes harmonisée actuelles, sous réserve d’une mise à niveau des conditions techniques, est également mentionnée.

Suite aux avancées normatives récentes (3GPP), le RSPG estime également que l’utilisation de satellites va s’imposer progressivement comme moyen direct de communication vers les terminaux 5G et pourrait contribuer à la dynamique de la 6G. Par ailleurs, concernant les autorisations pour les services satellites et les terminaux, il recommande, dans un addendum à son avis sur le « futur des réseaux et services de communications numériques », une approche d’autorisations nationales et écarte toute autorisation paneuropéenne.

 

Le RSPG finalisera dans les prochains mois son analyse sur l’intérêt d’une première bande répondant aux besoins de capacité et couverture en 6G puis entreprendra à l’horizon 2026 la rédaction d’une feuille de route pour les fréquences de la 6G.