Les séries de l’ANFR Saison 2 – épisode 4 : La réponse à une détresse

Les séries de l’ANFR 21 février 2023

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Ce 4e et dernier épisode, qui s’inscrit dans une série d’articles dédiée aux équipements de radiocommunication utilisés sur les bateaux, s’intéresse aux réponses suite à un appel de détresse.

Les trois premiers épisodes ont permis d’aborder les différents moyens permettant d’assurer la sécurité en mer, la navigation maritime et l’échange de données.

Un peu d’histoire

Le naufrage du Titanic en 1912 reste l'événement fondateur de la prise de conscience internationale de l’importance de la sécurité en mer. On dénombre près de 1 500 victimes et 745 survivants. C’est donc un tiers des passagers qui ont pu être sauvés grâce à l’envoi du premier SOS effectué par radiotélégraphie. Avant le signal de détresse SOS il y avait le code CQD (come quick, distress), qui a été remplacé en 1906 par la Convention radiotélégraphique internationale de Berlin. Les nombreuses pertes de ce drame ont donné naissance à la Convention SOLAS (safety of life at sea) en 1914 qui visait à définir diverses normes relatives à la sécurité, la sûreté et l'exploitation des navires.

 

Après une longue évolution depuis les premiers messages de détresse émis en radiotélégraphie à la fin du XIXe siècle, le système mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM) est conçu pour qu'à tout moment un navire soit capable d'entrer rapidement en contact avec les centres de coordination de sauvetage en mer. Le SMDSM est initié lors de la Convention search and rescue de 1979 puis intégré dans la convention SOLAS en 1988. Ce système remplace la transmission des alertes de détresse en radiotélégraphie, principalement navire-navire, lente et aléatoire, qui exigeait des opérateurs qualifiés à bord des navires par des liaisons navire-terre-navire rapides, sûres et aisées à mettre en œuvre.

Les moyens de radiocommunications du SMDSM

Le SMDSM s’appuie sur les moyens de radiocommunication et les dispositions suivants :

  • liaisons terrestres en ondes métriques (VHF), hectométriques (MF) et décamétriques (HF) alliées aux techniques d’appel sélectif numérique (ASN) ;

  • liaisons par satellites (Inmarsat et Iridium) ;

  • détection et localisation des alertes de détresse des radiobalises de localisation des sinistres (EPIRB) par satellites du système COSPAS/SARSAT ;

  • transpondeurs radar (radar-SART) et émetteurs AIS (AIS-SART) facilitant la localisation finale des embarcations de sauvetage et radeaux de survie ;

  • division des espaces maritimes en trois zones (A1 à A3), fonctions des types de radiocommunications qui y sont accessibles (A1 en VHF, A2 en MF et A3 par satellites). Une quatrième zone, A4, est constituée des régions situées hors des trois précédentes. Elle est desservie en HF ;

  • à noter qu’avec l’inclusion du système Iridium dans le SMDSM, un navire n’est plus jamais en zone A4, mais la HF reste un moyen obligatoire de secours en zone A3 ;

  • fourniture par les États côtiers, éventuellement en coopération, des services de radiocommunications correspondant au classement de leurs espaces maritimes dans ces zones ;

  • équipement des navires déterminé en fonction des zones dans lesquelles ils naviguent ;

  • plan de fréquence unique, valable dans le monde entier, établi conjointement par l’OMI et l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), fixant les fréquences attribuées à chacun des services ;

  • et identification des stations à terre et des navires à l’aide d’un code utilisé par tous les systèmes de transmissions (terrestres, par satellite, radiobalise de localisation des sinistres).

Équipements et systèmes

Pour faciliter les opérations de recherche et de sauvetage suite aux alertes de détresse, les étendues maritimes sont réparties en zones de responsabilité de sauvetage (SRR). Grâce à un accord entre les États et sous la coordination de l’Organisation maritime internationale (OMI), chaque zone est placée, avec l’accord des pays riverains, sous la responsabilité d’un État. Celui-ci dispose d’un Centre de Coordination et de Sauvetage Maritime (MRCC) capable de traiter les alertes de détresse reçues au moyen des réseaux de transmissions terrestres et par satellites.

 

Le transpondeur radar de recherche et de sauvetage (Search and Rescue [Radar] Transponder - radar SART) est un instrument portable et étanche. On le met dans le radeau de survie lorsqu’on abandonne le navire en situation de détresse. C'est un récepteur-émetteur qui doit être mis en veille manuellement. S'il reçoit un signal radar, il renvoie un signal qui le localise concrètement sur l'écran du radar qui l'a déclenché. Cela se concrétise sur l'écran radar des intervenants SAR par 12 traits dans la direction du transpondeur 'SART'.

L’émetteur AIS (automatic identification system) est un appareil radio autonome utilisé pour localiser une embarcation de sauvetage ou un navire en détresse. Il envoie les données de position GPS de la personne tombée à la mer à tous les navires équipés d'un transpondeur AIS se trouvant à portée.

Le Service mondial d’avertissement de navigation (SMAN), intégré dans le SMDSM, prévient les navigateurs des dangers à la mer. Il coordonne géographiquement et chronologiquement la diffusion des informations conditionnant la sécurité de la navigation (Renseignements sur la Sécurité Maritime), réalisée principalement sur les réseaux SafetyNET (Inmarsat), SafetyCast (Iridium) et NAVTEX (réseau terrestre de stations MF).

Le NAVDAT qui est appelé à remplacer le NAVTEX est le premier système de radiodiffusion numérique maritime qui opère dans la bande MF et HF en utilisant une technique de modulation multiporteuse. La portée du NAVDAT autorise des couvertures comparables à celles du système NAVTEX qui repose sur le principe du télex par radio. La technique utilisée par le NAVDAT autorise des débits utiles de transmission importants en regard de la bande de fréquence, jusqu'à 18 kbit/s, à comparer aux 50 bit/s du NAVTEX. On imagine que les transmissions numériques vont révolutionner l’acquisition des informations à bord des navires avec la possibilité de les intégrer directement sur les cartes électroniques de navigation si besoin.

L’océan est découpé en :

  • 21 zones Navarea : avertissements de navigation ;

  • et 21 zones Metarea : avertissements et prévisions météorologiques.

Ayant des limites communes, chaque Navarea et Metarea est confiée à la responsabilité d’un coordonnateur. Les horaires des émissions régulières sont coordonnés par les commissions de l'OMI dédiés à ces services de diffusion.

 

Une première précaution à la mer est de transmettre régulièrement sa position. À cette fin, l’OMI a mis en place le système LRIT (Long range identification and tracking) qui permet l’identification et le suivi des navires à l’échelle mondiale. Il est ainsi possible de suivre la position de l’ensemble des navires de la flotte de commerce mondiale. La transmission quotidienne de la position à midi du navire, autrefois par radio, s’est ainsi automatisée à l’aide des communications par satellites au large et des stations de base AIS à proximité des côtes.