Les enquêtes de l'ANFR : l’ANFR au secours du réseau radio des pompiers

Enquêtes de l’ANFR 02 octobre 2020

Cet été, l’activité sur le terrain des agents de l’ANFR pour traiter les brouillages radio n’a pas été de tout repos. Le service régional de Lyon est d’ailleurs intervenu auprès des sapeurs-pompiers de la région.

Dans le cadre de ses opérations de veille et de surveillance du spectre dans les bandes VHF, le service régional (SR) de Lyon a pu détecter une émission permanente et puissante sur la fréquence 173,5125  MHz. Celle-ci est utilisée pour l’alerte des services d’incendie et de secours et mobilisation des équipes par « bip ». Le bip, c’est un petit boîtier qui fait partie de l’équipement des sapeurs-pompiers  : chaque pompier en porte un, fixé à sa ceinture. Il vibre et sonne pour mobiliser instantanément les moyens nécessaires lorsqu’une intervention est déclenchée après un appel au 18. Le bip affiche la nature de l’alerte, le véhicule à rejoindre et le lieu où se rendre. 

L’ANFR a donc dû réagir vite pour rétablir les communications des secours d’urgence. Elle a rapidement averti l'utilisateur de la fréquence perturbée : le service départemental-métropolitain d'incendie de secours du Rhône (SDIS 69). Ce dernier a confirmé le caractère perturbateur de cette émission qui affectait les bips sur la fréquence d’alerte des pompiers.

Des agents de contrôle du Service Régional de Lyon se sont alors mobilisés pour rechercher l’origine du brouillage. L’investigation technique a été menée avec un véhicule laboratoire. Grâce à l’azimut indiqué par un radiogoniomètre fixe de l'ANFR installé à Saint-André-la-Côte (69440), les agents de contrôle ont roulé vers l’origine du brouillage. La direction semblait la bonne et était continuellement précisée par les mesures effectuées avec le radiogoniomètre mobile installé sur leur véhicule et ils se rapprochaient du lieu d’émission quand soudain… le signal brouilleur a disparu ! Les agents ont donc annulé une autre mission planifiée le lendemain pour achever l’enquête. C’est ainsi que leurs recherches les ont finalement menés à un émetteur défectueux situé à  Oriol-en-Royans (26190), sur la montagne du Mursan. Il était exploité par le SDIS de la Drôme, qui l’a immédiatement arrêté. Le brouillage a ainsi pu être résolu avant la fin de la seconde journée.

La précision de l’azimut indiqué par le goniomètre de Saint-André-la-Côte a été déterminante dans cette enquête : elle a permis d’orienter la recherche des agents de l’ANFR dans la bonne direction. Mais la distance, elle, restait mystérieuse... C’est donc au volant de leur camion, aidés par leurs appareils embarqués, que les techniciens l’ont finalement découverte : près de 90 km à vol d’oiseau, mais 160 km à travers les vallées du Rhône et de l’Isère !