Le rôle de l’ANFR en mer : garantir la sécurité des navires au-delà des côtes
Les équipes de la Direction du contrôle du spectre de l’ANFR interviennent à différents niveaux :
- participation aux commissions de sécurité maritime qui examinent les plans des navires
- contrôles périodiques à bord, sous l’autorité de la Direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture
- vérifications des installations lors de la mise en service des nouveaux navires
- contrôles des navires étrangers dans les ports français
- audits de sociétés privées qui entretiennent les équipements.
Chaque année, près de 4 800 inspections sont menées dans plus de 450 ports en métropole, outre-mer, et à l’étranger (Grèce, Espagne, Turquie, Corée ou Gabon). Ces actions contribuent directement à la sécurité des équipages et des passagers.
Comment se déroule un contrôle radiomaritime ?
Après la prise de rendez-vous avec le propriétaire d’un navire, le contrôleur une fois à bord utilise un appareil spécialisé pour vérifier la présence et la conformité des équipements radioélectriques en fonction du type de navire et à sa zone de navigation (par exemple batteries résistantes au gel pour zones polaires).
Une série de test est ensuite réalisée :
- vérification des fréquences émises, la puissance, des lignes antennaires (absence de corrosion ou problèmes de découplage), de la connexion aux batteries de secours ;
- contrôle des émetteurs/récepteurs VHF, MF/HF, des balises de détresse y compris celles des embarcations de sauvetage, les systèmes AIS, NAVTE ou satellitaires pour la réception d’informations de sécurité.
Le paramétrage est aussi vérifié : en cas d’alerte, les équipements doivent pouvoir transmettre automatiquement l’identifiant unique et la position du navire, deux données essentielles pour faciliter l’intervention des secours.
L’ANFR peut également détecter d’éventuelles interférences électromagnétiques, causées par exemple par certains éclairages à LED susceptibles de brouiller de brouiller les communications de la VHF marine.
Résultats et suites du contrôle
À l’issue de l’inspection, un compte-rendu est rédigé. Si tout est conforme, le navire poursuit son activité normalement. En cas d’anomalie, des préconisations de mise en conformité sont émises avec un délai à respecter. Si des manquements graves sont constatés, un avis défavorable est transmis , aux Affaires Maritimes, qui peuvent interdire le départ en mer tant que les problèmes ne sont pas résolus — une mesure nécessaire pour la sécurité de tous.
Des sauvetages grâce aux contrôles de l’ANFR
Les contrôles réalisés ne sont pas de simples formalités, ils jouent un rôle crucial dans la sécurité en mer. Retour sur quelques cas concrets.
Le chalutier The Rolling Stones illustre bien cet enjeu : retenu au port pour une balise défectueuse remplacée avant son départ, il a connu par la suite un naufrage et a pu déclencher l’alerte dans les temps, permettant le sauvetage de ses deux marins.
Plus marquant, le naufrage du Tommy Evan en 2018 près de Saint-Pierre-et-Miquelon démontre l’importance des réparations effectuées suite au contrôle de l’Agence. Après un avis défavorable au renouvellement du permis de navigation en raison d’équipements défaillants, le propriétaire avait effectué les réparations nécessaires. Lorsque le naufrage est survenu, les moyens radio fonctionnaient parfaitement, permettant un appel de détresse et une coordination efficace des secours français et canadiens. Les quatre membres d’équipage ont pu être secourus sains et saufs.
Une activité en constante évolution
Le contrôle radiomaritime évolue en permanence selon les cadres réglementaires, qui intègrent régulièrement de avancées technologies, comme le développement des systèmes satellitaires approuvés et la digitalisation des informations en mer.