L’action de terrain de l’ANFR pour débusquer des brouilleurs GPS gênant le guidage des avions

Enquêtes de l’ANFR 01 avril 2019

L’ANFR intervient régulièrement, avec le concours des forces de l’ordre, pour résoudre des brouillages de signaux GPS qui lui sont signalés. Deux affaires ont particulièrement été mises en avant par les medias ces derniers jours : l’une concerne l’aéroport de Lyon Bron et l’autre, celui de Marignane à Marseille.

Le Service Régional de Lyon de l’ANFR a traité début mars  un cas de brouillage de signaux GPS signalé par la Direction Générale de l’Aviation Civile, où des pilotes d’avion perdaient le signal GPS lors de leurs phases d’approche et de décollage de l’aéroport de Lyon-Bron. Le brouillage intervenait de manière intermittente. Les agents de l’ANFR ont donc suspecté l’utilisation de brouilleurs GPS à bord de véhicules mobiles.
Pour résoudre ce cas complexe en raison de la mobilité de la source d’interférence, l’ANFR a mis en place une méthode innovante. Elle a consisté à déployer le long de routes fréquentées, dans la zone où les brouillages ont été signalés, des capteurs spécialisés permettant de détecter et de caractériser le passage de brouilleurs GPS à bord de véhicules en mouvement. Suite à une analyse des données remontées par ces capteurs, l’ANFR a pu dépêcher sur place une équipe d’agents assermentés afin de confirmer la détection et procéder à une identification précise des véhicules équipés de brouilleurs GPS.

Une autre affaire à Marignane a également été résolue ces derniers jours par le Service Régional d’Aix-en-Provence de l’ANFR. Il s’agissait cette fois-ci de camions citernes équipés de brouilleurs GPS, qui détournaient de l’essence en provenance des raffineries. Là aussi, l’utilisation illicite de ces brouilleurs a généré des perturbations dans le trafic des avions, obligeant les pilotes à naviguer à vue lors des phases d’atterrissage.
La résolution de ce type de perturbations des ondes a été similaire à celle de Lyon, avec des moyens techniques innovants et des camions de mesure capables d’analyser et de localiser les brouilleurs.

Le concours des forces de l’ordre

A l’issue de ces identifications, l’ANFR a sollicité le soutien des forces de l’ordre pour l’interception et la saisie des brouilleurs GPS. Des opérations de flagrance ont été menées après préparation minutieuse des opérations.
Les forces de l’ordre ont saisi les brouilleurs qui ont pu être analysés sur place par les agents de l’ANFR.
Dans les deux affaires, les chauffeurs des véhicules sont en attente d’une décision de la justice concernant une éventuelle poursuite pénale, la sanction pénale étant de 6 mois d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.


En savoir plus sur le brouillage des signaux GPS

L’ANFR sécurise les applications qui utilisent les signaux GPS ou au sens plus large les signaux GNSS des systèmes de géolocalisation par satellite comme GPS ou Galileo, par ses actions préventives et curatives contre les brouilleurs GPS.
Les signaux GNSS sont critiques pour la localisation et la synchronisation dans de nombreux secteurs d’activité : les transports terrestres, fluviaux, aériens ou maritimes ; les services de secours aux victimes ; la sécurisation des échanges de marchandises ; le guidage des machines agricoles; les services qui ont besoin d’une référence de temps, comme les services de téléphonie et d’internet mobiles et la radiodiffusion.

Les brouilleurs GNSS visent à rendre inopérants les systèmes de géolocalisation par satellite, comme le GPS ou Galiléo. Un brouilleur GPS peut ainsi avoir des conséquences très préoccupantes sur la disponibilité des services qui dépendent de ces signaux de géolocalisation ou de synchronisation.
Afin de sensibiliser les acteurs concernés aux risques de ces brouilleurs et rappeler la réglementation qui interdit strictement la détention et l’utilisation de ces dispositifs, l’ANFR a édité une brochure pédagogique.

A noter que cette interdiction s’applique plus généralement à tout brouilleur d’ondes que ce soit pour brouiller le WiFi, la téléphonie mobile et le GPS. L’article L-33-3-1 du code des communications électroniques et des postes stipule que tout  brouilleur d’ondes (WIFI, téléphonie mobile, GPS...) ou plus précisément « tout dispositif destiné à rendre inopérants des appareils de communications électroniques de tous types, tant pour l'émission que pour la réception » fait l’objet  d’une interdiction générale sauf dérogation strictement encadrée pour des besoins régaliens nécessités par l’ordre public, la défense, la sécurité nationale et le service public de la justice.