CMR-19 : études sur le choix des bandes de fréquences de plus de 24GHz pour la 5G

CMR 08 juin 2017

Le groupe d’action 5/1 (GA5/1 ou TG5/1) du secteur des radiocommunications de l’UIT (UIT-R) se réunit pour la deuxième fois en vue de réaliser l’ensemble des études techniques et réglementaires qui permettront à la Conférence Mondiale des Radiocommunications (CMR-19) de sélectionner les bandes de fréquences pour la 5G au-dessus de 24 GHz.

La 5G va apporter des améliorations considérables dans le domaine des communications mobiles, non seulement en augmentant les débits (chargement d’un film en haute définition en quelques secondes) mais aussi en réduisant la latence des communications et la consommation des batteries, indispensables à l’ère de l’internet des objets, ou encore en adaptant les performances aux besoins des utilisateurs, ouvrant ainsi la voie à l’utilisation de la 5G par des utilisateurs sectoriels (transports, énergie, santé ou sécurité). 

La 5G est définie dans le cadre international de l’UIT sous le nom "IMT-2020" et les normes correspondantes seront référencées par l’UIT-R dans une recommandation prévue pour 2020. Au niveau européen, des programmes de recherche (le partenariat privé-public, 5GPPP) ainsi que le plan d’action de la Commission européenne témoignent de l’importance de la 5G dans le cadre de l’agenda numérique

La 5G utilisera les bandes de fréquences déjà identifiées pour les communications mobiles. L’Europe considère notamment que la première bande pour la 5G sera la bande 3,4-3,8 GHz. Néanmoins, la 5G correspond à de nouveaux besoins (la montée en débit), à de nouvelles technologies (antennes directives dites « beamforming », à la fois pour les terminaux et les stations de base) et à de nouveaux déploiements (petites cellules) qui ouvrent l’usage de bandes de fréquences bien plus élevées, au-dessus de 24 GHz. 

Ainsi, la CMR-15 a demandé à l’UIT-R de réaliser des études de compatibilité dans les bandes suivantes :

  • 24,25-27,5 GHz 
  • 31,8-33,4 GHz
  • 37-43,5 GHz
  • 45,5-50,2 GHz
  • 50,4-52,6 GHz
  • 66-76 GHz
  • 81-86 GHz

 

Ces études permettront à la CMR-19 de sélectionner parmi cette liste les bandes IMT-2020 au-dessus de 24 GHz (point 1.13 de son ordre du jour).

L’harmonisation de bandes de fréquences pour les communications mobiles est toujours difficile, compte tenu des enjeux économiques associés et des conséquences que cela peut représenter pour les utilisateurs actuels de ces bandes. L’enjeu est donc considérable lorsque l’opération porte sur plus de 30 GHz de spectre, ce qui explique le nombre élevé de participants (environ 300) à cette réunion du TG5-1.

Les contributions ont majoritairement convergé vers la bande « 26 GHz » (24,25-27,5 GHz) identifiée en Europe comme la « bande pionnière » pour la 5G au-dessus de 24 GHz. Cela traduit l’élan en faveur de cette bande et le fait qu’elle est maintenant considérée comme la principale bande candidate pour la CMR-19. 

Sur le plan technique, ces contributions permettent également de mieux comprendre les conditions de compatibilité avec les utilisateurs actuels des bandes concernées. Les contributions françaises, bien accueillies et proposant des études approfondies, portaient sur des problématiques de protection, qu’il s’agisse des stations terriennes du service d’exploration de la Terre, de la plateforme de relais de données par satellite (service inter-satellites) de l’ESA et Airbus D&S, des stations de radioastronomie en bande adjacente et des satellites d’exploration de la Terre en bande adjacente. Un autre point faisant l’objet de nombreuses contributions d’autres administrations ou de l’industrie a été la protection du service fixe par satellite, présent dans de nombreuses bandes citées pour la CMR-19. 

Il s’agit pour l’instant de confronter les différentes études afin d’identifier les points à approfondir. Quatre autres réunions du GA5/1 se tiendront d’ici l’automne 2018 avant de conclure, sous la forme d’un rapport de l’UIT-R à la CMR-19, sur les conditions d’introduction éventuelle des IMT-2020 dans ces bandes. 

A la lumière des discussions au sein du GA5/1, nul doute que la question de l’introduction la 5G au-dessus de 24 GHz constituera l’un des points les plus difficiles de la CMR-19 !