Ilham SEFSOUF

Ingénieur radiofréquence au Département études de l’exposition du public - Direction de la stratégie

Pouvez-vous brièvement raconter votre parcours ?

En 2010, j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en aéronautique spécialité installations en Algérie, qui est une spécialité axée sur les moyens de radionavigation, communication et surveillance. J’ai ensuite intégré l’ANF à Alger, l’homologue de l’ANFR, en tant qu’ingénieure de gestion du spectre pendant 3 ans, où j’ai pu participer à la Conférence mondiale des radiocommunications de 2012 à Genève et à différents groupe de travail de l’ UIT -R. Cette immersion dans un univers aussi pointu a attisé mon envie d’approfondir ces sujets. J’ai donc repris mes études en France en décrochant mon master en télécom spécialité systèmes de communication hautes fréquences en 2014. J’ai poursuivi mon parcours en faisant un doctorat au sein de SNCF-Réseaux, en collaboration avec le laboratoire Xlim. Ma thèse, qui portait sur la propagation des ondes radioélectriques dans les gares ferroviaires souterraines, a abouti à un modèle de propagation hybride déterministe/statistique en fonction de la typologie des gares et des conditions de propagation, basé sur des campagnes de mesure et de simulations. Après ces 4 ans, j’ai rejoint un cabinet de conseil pour poursuivre mes travaux de recherche, en tant que consultante, toujours à la SNCF, dans le cadre de la calibration d’un outil de simulation radio industriel. En 2019, j’ai rejoint un opérateur, en ma qualité de consultante, où j’étais chargée des études backhaul mobile. C’est finalement en septembre 2020 que j’ai intégré l’ANFR car je souhaitais travailler dans un environnement plus axé radiofréquences.

Quel est votre rôle en tant qu’ingénieur radiofréquence ?

Je suis ingénieure au sein du Département  études de l’exposition du public. A ce titre, je suis en charge de la coordination des missions de l’ANFR ayant trait à l’exposition du public aux ondes radioélectriques. Je travaille en étroite collaboration avec les parties prenantes de ce sujet : opérateurs, ministères, ANSES, associations, élus...

Quelles sont vos missions quotidiennes ?

Afin de veiller au mieux au respect des valeurs limites d’exposition du public aux ondes,  mes missions sont multiples. Je réalise des études techniques et  je participe aux mesures et simulations en suivant l’évolution des lignes directrices nationales. J’analyse également les résultats des mesures réalisées dans le cadre du dispositif national de mesure, qui permet à toute personne de faire mesurer l'exposition aux ondes électromagnétiques aussi bien dans des locaux d'habitation que dans des lieux accessibles au public. Je suis aussi en charge du recensement et de l’étude de la trajectoire des points atypiques, qui sont définis comme un lieu dans lequel le niveau d'exposition dépasse substantiellement celui généralement observé à l'échelle nationale.

Mon métier implique d’être en relation avec de nombreux acteurs du domaine : des pouvoirs publics aux opérateurs, en passant par le grand public. Dans ce cadre, je suis amenée à participer à des réunions d’information du public et des collectivités pour expliquer les missions de l’ANFR et présenter ses études pour répondre aux interrogations.  Dans une logique de transparence, l’ANFR pilote un Comité national de dialogue sur l’exposition du public aux ondes que je prépare avec mes collègues et auquel je participe. Aussi, je représente l’ANFR au sein de la commission de concertation de la téléphonie mobile qui se réunit lorsqu’une mairie donne un avis défavorable en ce qui concerne l’implantation d’une nouvelle antenne ou d’un ajout technologique à une antenne existante.  

Enfin, je participe aux travaux d’amélioration du site cartoradio.fr  et de l’outil MCR à destination des laboratoires accrédités COFRAC. 

Quelles qualités faut-il pour exercer ce métier ?

A mon sens, il est nécessaire d’être curieux, avoir un bon esprit d’analyse et de synthèse. En supplément d’un bagage technique pour appréhender les sujets spécifiques de l’exposition du public, un bon relationnel est indispensable afin de s’adapter à ses nombreux interlocuteurs. Pour assurer des réunions avec le public et les élus, il faut avoir plusieurs cordes à son arc : être pédagogue pour expliquer au mieux des sujets techniques, avoir une grande capacité d’écoute, être à l’aise pour prendre la parole et savoir gérer les conflits. Toutes ces qualités ne sont pas forcément innées mais ça se travaille.

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre travail ?

Je n’ai vraiment pas le temps de m’ennuyer ! Les sujets sur lesquels je planche sont nombreux et passionnants. Il y a un réel lien avec l’actualité, pour le moment c’est la 5G, et je suis au courant des dernières évolutions. J’apprends en permanence. Et comme tout ingénieur, j’aime devoir chercher et trouver des solutions à des problématiques complexes. A mon échelle, je contribue à de grands projets et avancées dans le domaine.