Vers l’essor des véhicules suborbitaux ?

23 juillet 2021

La médiatisation du vol de Richard Branson (Fondateur de Virgin) suivie quelques jours plus tard par celui de Jeff Bezos (Fondateur d’Amazon) à bord de véhicules suborbitaux dessine les perspectives d’un marché du tourisme spatial.

Mais qu’est-ce qu’un vol suborbital au juste ?

Le ciel est composé de différentes couches (voir figure ci-dessous) avec notamment la séparation de l’espace et de l’atmosphère à 100 km environ au-dessus de la Terre, selon la définition de la ligne de Karman. A cette altitude, la densité de l’air est en effet si faible qu’un avion ne pourrait voler qu’en allant tellement vite… qu’il se placerait ipso facto en orbite !

Des aventuriers à l’essor industriel ?

Les projets récents concrétisent ainsi une aventure commencée en 2004, avec SpaceShipOne, premier vol d’un engin privé à une altitude supérieure à 100 km.

Cette expérience couronnée de succès a ouvert la voie à plusieurs projets de développement de véhicules suborbitaux, dont celui porté par Richard Branson avec la compagnie Virgin Galactic.

Figure 1 : Blue origin (Amazon) avec son lanceur réutilisable, comparable en bien des points avec le 1er étage réutilisable de la fusée space X Falcon 9, New Shepard ou encore XCOR aerospace avec son avion fusée dénommé Lynx

Pour l’heure, si les solutions se limitent au transport de quelques rares ‘touristes’ souhaitant connaître les sensations d’un vol dans l’espace en apesanteur, les applications envisagées pour les véhicules suborbitaux sur le long terme sont beaucoup plus diversifiées : lancement de satellites, mais aussi transport de passagers ou de fret pour de longues distances. En effet, les premiers essais nous ont accoutumés à un décollage et un atterrissage au même endroit ; mais ces engins pourraient aussi, après une trajectoire balistique à très haute altitude, rallier d’autres continents en un temps record !

Quels enjeux pour la gestion des fréquences ?

Ces nouvelles pratiques nécessitent désormais de traiter la problématique réglementaire des radiocommunications, notamment :

  • lorsque l’engin n’est plus dans l’atmosphère mais ne peut être considéré comme un satellite ou une station en orbite ;
  • mais également en raison de sa vitesse, qui impose de le distinguer des vols commerciaux même lorsqu’il évolue à plus basse altitude.


Dans ce but, un point de l’ordre du jour de la Conférence Mondiale des Radiocommunications de 2023 entend éclairer les aspects règlementaires radio et permettre ainsi l’essor des vols suborbitaux au-delà des initiatives récentes.

Ainsi, un ensemble de définitions est en cours d’élaboration pour encadrer cette notion de véhicules suborbitaux.

Bientôt, de nouvelles étoiles filantes illumineront sans doute nos nuits d’été : mais les derniers feux du booster d’un véhicule suborbital seront-ils aussi propices à la formulation d’un vœu ?