Les enquêtes de l'ANFR : une box internet brouille les équipements GPS et Galileo d’un industriel

Enquêtes de l’ANFR Brouillage 31 mars 2020

Le 13 février dernier, l’ANFR a été alertée par une entreprise de la Drôme : son activité, le développement d’équipements professionnels GPS et Galileo pour la géolocalisation de haute précision, était perturbée par un brouillage.

GPS et Galileo appartiennent à la famille des dispositifs GNSS, « Géolocalisation et navigation par un système de satellites ». Les GNSS sont cruciaux pour la localisation mais aussi pour la synchronisation dans de nombreux secteurs d’activité : les transports, les services de secours aux victimes, les services de téléphonie et d’internet… C’est ainsi que le GPS et Galileo sont devenus indispensables à une liste croissante d’applications industrielles, professionnelles ou personnelles.

Avant de faire appel à l’ANFR, l’entreprise victime du brouillage avait elle-même caractérisé le signal brouilleur afin de vérifier que le problème n’était pas dû à un dysfonctionnement interne. Ces mesures, réalisées à l’aide d’un analyseur de spectre portable, avaient même déterminé la direction d’où provenait l’émission ainsi que ses caractéristiques : une interférence pulsée, centrée sur la fréquence 1 581,15 MHz, qui affectait de manière permanente la réception des signaux GPS L1 et Galileo E1 dans la bande de fréquences centrée sur 1 575,42 MHz.

Les agents du service régional de l’ANFR de Lyon sont intervenus le 25 février. Ils ont d’abord constaté sur place l’existence du signal brouilleur. Puis, grâce au récepteur goniométrique de leur véhicule laboratoire, ils sont partis vers l’origine du brouillage. Bientôt, le gonio a identifié le bâtiment d’où sortait le signal. Poursuivant à pied avec un récepteur portable muni d’une antenne directive, ils sont arrivés à la porte d’un appartement du rez-de-chaussée.

L’occupante des lieux, une dame âgée, leur a permis d’entrer dans son logement. Bientôt, il n’y eut plus aucun doute : il s’agissait simplement… d’une box internet ! Elle émettait en effet des rayonnements indésirables dans la bande de fréquences réservée au GNSS. Cette box, quoique défectueuse, continuait d’assurer convenablement l’accès à internet –  tout en parasitant une bande de fréquences sensible réservée à l’Aviation civile, à la Défense et à l’Espace !

Une demande a donc été faite auprès de l’opérateur pour qu’il remédie à ce défaut. Un nouvel équipement était en place trois jours seulement après le passage de l’ANFR.

Entre-temps, l’entreprise victime du brouillage, compréhensive, avait toutefois accepté que l’utilisatrice puisse continuer à utiliser quelques jours de plus le coupable engin : sans lui, elle n’aurait pu ni téléphoner, ni regarder la télévision, ni se connecter à internet !