La 5G va-t-elle réellement affecter les prévisions météorologiques ?

04 juin 2019

Plusieurs articles ont récemment été publiés  dans la presse internationale ou en France, expliquant que l’introduction de la 5G dans la nouvelle bande millimétrique 26 GHz pourrait gravement affecter les satellites d’observation de la Terre, certains parlant d’une réduction de 30% de la qualité des prévisions météorologiques ou d’un retour aux années 80. L’ANFR fait le point sur cette question.

En Europe, les conditions techniques qui s’imposeront aux opérateurs (par exemple, en France, à travers l’autorisation délivrée par l’Arcep) garantiront la protection des satellites d’observation de la Terre. En effet, la limite de rayonnement dans la bande passive où les satellites effectuent leur observation a fait l’objet d’études complexes, notamment de l’ANFR et de l’ESA, qui ont abouti en juillet 2018 à un compromis que la communauté de la météorologie reconnait comme satisfaisant pour garantir la pérennité de leurs observations.

Aux Etats-Unis, la situation est un peu différente car des décisions de mise aux enchères de la partie basse de la bande 26 GHz (proche de la bande passive) ont été prises sans que l’administration américaine n’étudie le brouillage des satellites d’observation de la Terre. Les conditions techniques de la FCC, l’équivalent de l’Arcep aux Etats-Unis, n’incluent donc aucune limite spécifique pour protéger la bande. Le gouvernement américain considère que leur réglementation, qui permet un brouillage des satellites 100 fois plus élevé que les limites européennes, est toutefois suffisante et ne sera pas modifiée. L’ensemble des agences spatiales et météorologiques dans le monde s’en inquiète donc, car, pour la météorologie, il n’y a qu’une atmosphère et les perturbations au-dessus des Etats-Unis affecteraient les prévisions météorologiques pour la planète entière.

Mais puisqu’il s’agit de brouillage international, la discussion va se poursuivre à la Conférence Mondiale des Radiocommunications, en novembre 2019, qui devra fixer les limites qui seront inscrites dans le Règlement des Radiocommunications et qui s’appliqueront à tous, y compris aux Etats-Unis. La position française et européenne y est claire : défendre le niveau de protection que nous avions obtenu dans la réglementation européenne.  

L’enjeu de cette négociation avait été expliqué dans la newsletter de l’ANFR d’avril dernier, et la prochaine newsletter vous expliquera comment fonctionnent les satellites d’observation de la Terre et pourquoi leur protection est essentielle !