L’ordre du jour des conférences mondiales inclut traditionnellement au moins un sujet visant à améliorer l‘accès au spectre pour les radioamateurs. Pour la CMR -19, il s’agit du premier point à l’ordre du jour, le 1.1, et de l’attribution de tout ou partie de la bande 50-54 MHz au service amateur en Région 1, ce qui permettrait à la communauté des radioamateurs de bénéficier d’une attribution mondiale dans cette bande, déjà attribuée à titre primaire en Région 2 et 3. En France, les radioamateurs disposent déjà d’une attribution à titre secondaire dans la bande 50-52 MHz.
La bande 50-54 MHz fait partie de la « bande I » de la radiodiffusion qui fut utilisée en France pour la télévision et reste utilisée par le CSA pour certains besoins ponctuels en radiophonie. Quelques pays de la Région 1, comme la Russie, utilisent encore la bande pour de la télévision et s’inquiète à ce titre d’une attribution pour le service amateur.
Cette décroissance des utilisations de la bande par la radiodiffusion s’est faite aux profits d’autres utilisateurs. On peut citer par exemple quelques radars « profileurs de vent » en Europe et des autorisations Arcep pour des communications mobiles dans les gares. Mais ce sont surtout les forces armées qui utilisent de plus en plus cette gamme de fréquences qui présente l’intérêt de permettre des communications de mobile à mobile de plusieurs dizaines de kilomètre sans relais. Lorsqu’une infrastructure plus développée n’est pas disponible, la possibilité de communiquer grâce à des terminaux dans ces bandes devient vitale.
C’est l’enjeu principal de ce point à l’ordre du jour. En effet, des utilisations comme la radiodiffusion ou les radars profileurs de vent sont connus à l’avance et peuvent être protégées par les radioamateurs. Ce n’est pas le cas des utilisations mobiles militaires où les distances de brouillages évaluées par l’ANFR peuvent atteindre quelques centaines de kilomètres.
Il s’agit donc de trouver le juste équilibre entre les besoins vitaux de la défense et la demande d’accès à une partie de la bande 50-54 MHz par les amateurs. La réglementation française, qui répondait déjà en partie à ce besoin, est bien évidemment le point de départ de la position française. Il reste à déterminer s’il est possible d’aller plus loin, par exemple en étendant l’attribution secondaire à l’ensemble de la bande 50-54 MHz.