Les points atypiques sont définis comme les lieux dans lesquels le niveau d’exposition aux champs électromagnétiques dépasse substantiellement celui généralement observé à l’échelle nationale, conformément aux critères, y compris techniques, déterminés par l’Agence nationale des fréquences.
Le recensement annuel des points atypiques est présenté dans le cadre du CND avec la possibilité, sur demande des associations qui suivent ces dossiers avec une grande attention, de faire quelques points intermédiaires dans l’année.
Les recensements annuels des points atypiques sont disponibles sur le site de l’ANFR.
Les bilans annuels ou intermédiaires reprennent tous les points atypiques révélés par des mesures réalisées par l’ensemble des laboratoires habilités COFRAC.
Le niveau d’attention de 6 V/m pour les points atypiques a été choisi pour trois raisons :
- Premièrement, il correspond au niveau de déclenchement du cas B dans le protocole de mesure. Le cas B permet en effet de bénéficier d’une analyse détaillée de l’exposition, et ainsi d’identifier l’entité qui devra tenter de réduire l’exposition ;
- Deuxièmement, il correspond à l’exposition maximale typique de la téléphonie mobile au sens de l’OMS ;
- Troisièmement, ce niveau d’exposition dépasse substantiellement la moyenne à l’échelle nationale.
Des études permettront également à l’ANFR de vérifier régulièrement que le niveau d’attention est bien adapté, afin, le cas échéant, de le réviser.
L’ANFR présente également au CND les dispositions techniques de nature à réduire le niveau de champs dans les points atypiques.
Bilan des points atypiques 2017 et 2018
Points atypiques 2017
En 2017, l’Agence a recensé 15 points atypiques. Quand de tels cas se présentent, l’Agence informe les exploitants et les affectataires à l’origine de ce niveau d’exposition en leur demandant de faire disparaître l’atypicité dans un délai de six mois. Elle effectue ensuite des mesures de contrôle pour vérifier l’efficacité des opérations de résorption.
Dans 13 des 15 points atypiques relevés en 2017, la téléphonie mobile représente le contributeur principal du champ électromagnétique. Dans les deux autres cas, le contributeur principal est la radiodiffusion sonore pour la FM-RNT et le réseau TNT pour la télévision.
Dans 9 cas sur 15, l’exploitant est parvenu à ramener le niveau d’exposition en dessous de 6 V/m, en procédant à l’extinction du secteur, d’une technologie, ou encore à une baisse de puissance de l’antenne. Dans 4 cas sur 15, les actions entreprises par l’exploitant n’ont pas réussi à diminuer le niveau d’exposition en deçà de 6 V/m. Enfin, dans 2 cas sur 15, l’installation a été maintenue en l’état pour éviter de dégrader la couverture et les services rendus.
À titre d’illustration, des mesures effectuées à Quimper, dans deux logements situés en face d’une antenne, ont relevé des niveaux d’exposition supérieurs à 10 V/m (11,3 V/m en extérieur, 10,5 V/m en intérieur). Les exploitants ont procédé à une extinction du secteur qui a ramené le niveau d’exposition à 1,3 V/m en extérieur et à 2,2 V/m en intérieur.
Autre exemple : à Paris, boulevard de Vaugirard, une mesure avait relevé un niveau d’exposition de 9,7 V/m dans un logement situé au dernier étage d’un immeuble à proximité d’une antenne. Après la baisse de puissance de cette antenne, le niveau d’exposition dans ce logement a été mesuré à 5,7 V/m.
Points atypiques 2018
L’ANFR observe que 11 des 15 points atypiques recensés en 2017 ont été résolus (sept baisses de puissance, quatre extinctions d’une technologie ou d’un secteur, deux ré-azimutages). Un point atypique est en cours de retraitement, la mesure de contrôle ayant révélé que la première opération de résorption s’avérait insuffisante. Trois ont été maintenus en l’état.
Parmi les 33 points atypiques repérés en 2018, 15 ont été résolus (15 baisses de puissance, deux ré-azimutages et un déplacement d’antenne). Pour 12 d’entre eux, des travaux de résorption ont débuté. Deux sont en cours de retraitement. Quatre sont maintenus en l’état.
Plusieurs points, à l’intérieur d’habitations, restent à ce jour soumis à une exposition au-dessus de 6 V/m. Certaines associations ne peuvent se satisfaire de cette situation, bien que les niveaux soient bien en dessous des seuils réglementaires.
Métros de Rennes et de Lille
Le CND a prêté une attention particulière aux points atypiques détectés dans les métros.
L’ANFR indique que 41 mesures ont été réalisées, à la demande de la métropole européenne de Lille (MEL), dans le métro de la ville. Trois mesures se sont révélées atypiques. Ces points atypiques ont été résolus en baissant la puissance des installations. Les mesures de contrôle ont ensuite permis de s’assurer que le niveau d’exposition était inférieur à 6 V/m.
Par ailleurs, la métropole de Rennes a réalisé 35 mesures dans le métro de la ville. Quatre ont révélé des points atypiques. Une baisse de puissance a été décidée. Les mesures de contrôle ont permis de constater la diminution du niveau d’exposition. En outre, la métropole de Rennes a lancé une série de mesures sur la ligne 2 du métro.
Face aux constatations faites dans ces deux réseaux urbains, une campagne est organisée dans le métro de PARIS, présentée par ailleurs dans cette synthèse.